Louis XVI et la recherche scientifique
 
L’étude ci-dessous  a donné lieu à une conférence dans le cadre du colloque « Le mécénat capétien » organisé à l’occasion de la commémoration du Millénaire capétien (987-1987) par le Carrefour Universitaire Méditerranéen et la Ville de Nice. La direction scientifique était assurée par Maurice Torelli, professeur de droit public à l’Université de Nice et Claude Faisant, professeur de littérature à l’Université de Nice. L’ensemble des communications a été publié dans Le mécénat capétien, Nice, 1989.
 
Fanny Nepote-Desmarres, « Une esquisse de la place de la littérature sous Louis XIV ».
Alain Favre, « Les Capétiens et l’institution universitaire ».
Françoise Robin , « Un aspect du mécénat royal : la Cour et les libraires. 1350-1450 ».
Henri Costamagna, « Les Cassini astronomes et géographes du roi ».
René Pillorget, « Le mécénat royal à Paris de François I à Louis XIV ».
Suzanne Pillorget, « Le mécénat royal en province. 1594-1660 ».
Renée Tebib, « Le mécénat royal dans la politique internationale de Louis XII ».
Arnaud Bréjon de Lavergnée, « Louis XIV collectionneur de tableaux. 1661-1686 ».
Etc.
 
L’ouvrage a été assez peu diffusé. Il suffit de faire un tour sur la toile pour le constater. D’où l’idée de profiter des nouveaux moyens de communication pour  mettre en ligne cette étude sur « Louis XVI et la recherche scientifique ».
Sur le fond le travail n’a pas vraiment vieilli… dans la mesure où il intégrait déjà les apports décisifs de Paul et Pierrette Girault de Coursac sur l’éducation scientifique de Louis XVI. Il est donc reproduit tel quel. J’y ai ajouté une bibliographie sur la recherche scientifique et ses institutions. Je l’ai mise au point à l’époque de la rédaction de l’étude, c'est-à-dire en 1987.
Une mise à jour s’impose mais faute de temps, je me limiterai à renvoyer aux outils de la toile :
Et autres…..
  
 
Michel Bottin
 
LOUIS XVI ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

 
 
Pour citer : Michel Bottin, « Louis XVI et la recherche scientifique », Le mécénat capétien, Carrefour Universitaire Méditerranéen, Nice 1987, pp. 100-108. La bibliographie ci-dessous est postérieure.
 
 
 
            Le règne de Louis XVI est, à bien des titres, le domaine privilégié du préjugé historique. Le présent sujet en affronte au moins deux : l’un concerne les qualités intellectuelles du roi, l’autre, les blocages socioculturels de la fin de l’Ancien Régime. « Louis XVI et la recherche scientifique ». L’intitulé présente l’image même d’un paradoxe. Il évoque immanquablement l’image du roi serrurier, suant et transpirant sous les ordres de son « contremaître », Gamain, dans la petite forge installée à Versailles au-dessus de ses appartements. La dérision est facile.
         Parler de recherche scientifique à la fin du XVIIIe siècle relève un peu du même exercice. Les balbutiements de la science française, à peine éclairée par la Philosophie et pas encore vivifiée par le souffle révolutionnaire, nous plongent dans une époque où ni la science, ni la recherche ne méritent vraiment leur nom, sinon à titre préhistorique. Quant à rapprocher les deux et à étudier les rapports de Louis XVI et de cette recherche, voilà qui peut sembler pour le moins incongru.
 
         Le paradoxe est le meilleur ennemi du préjugé. Laissons de côté ces idées toutes faites qui relèvent d’une imagerie pieusement entretenue pour les besoins d’une cause. Elles ont été corrigées depuis quelques années. Grâce aux travaux de P. et P. Girault de Coursac, le profil de Louis XVI apparaît aujourd’hui avec plus de netteté. Il est inutile de reprendre ici leurs conclusions : elles font apparaître à la place du lourdaud et inculte roi, un souverain à l’éducation scientifique poussée, élève des plus grands maîtres de son temps, plus porté à résoudre des équations ou à dresser des cartes qu’à danser le menuet. Désormais, c’est l’image du Louis XVI géographe, l’élève de Buache, le lecteur passionné des voyages de Cook, l’auteur des instructions données à Lapérouse en 1785, avant son départ pour l’Océan Pacifique, qui s’impose.
         Il reste l’immobilisme scientifique de l’Ancien Régime, cette indécrottable incapacité à se réformer pour sortir d’un rythme encore médiéval et d’un carcan féodal. Les images affluent. Rien ne l’illustre mieux que les retards techniques accumulés face à l’Angleterre ou le renvoi de Turgot, le réformateur, le rénovateur qui voulait décloisonner l’économie française. En le chassant, Louis XVI s’interdisait tout espoir de réforme. La France resterait le pays du sous-développement.
         Que n’a-t-on pas dit sur le renvoi de Turgot ? Cabale de privilégiés, vengeance de Parlement… Et si Turgot était tout simplement la première victime de la Guerre dite d’Amérique ? Il avait trop nettement affirmé son désaccord avec une éventuelle entrée en guerre contre l’Angleterre, fut-ce pour libérer ses colonies révoltées et pour briser le monopole maritime qu’elle s’était forgé depuis la guerre de Sept Ans. Pour lui, le désastreux Traité de Paris de 1763 faisait désormais partie de l’ordre normal des choses. La France ne pouvait se risquer à affronter l’Angleterre, même pour rétablir la liberté de navigation, pour la France, mais aussi pour tous les pays gênés par la nouvelle thalassocratie britannique. Comment confier à un tel ministre, trop économiste et trop physiocrate pour être bon diplomate, l’élaboration du budget de 1777, celui des préparatifs de la guerre, d’une guerre coûteuse au cours de laquelle la qualité des matériels ferait la différence ? Le 12 mai 1776, le roi choisissait la voie difficile de l’indépendance maritime et coloniale de la France et renvoyait son ministre, celui qui ne voulait ni emprunts, ni impôts.
         On sait comment, après cinq années de guerre, la France gagna la partie, sur le terrain de son adversaire, la mer. On sait aussi comment la paix, signée à Versailles, le 3 septembre 1783, fut moins destinée à récupérer les colonies perdues sous Louis XV au Canada ou aux Indes qu’à affirmer solennellement le principe de la liberté des mers. A bien des points de vue, c’était là une première. Pour la première fois, et peut-être la seule fois de son Histoire, la France sortait victorieuse d’une guerre maritime. Pas d’une ou deux batailles navales, mais d’un long et difficile conflit qui s’était déroulé sur toutes les mers du globe. Pas d’une guerre traditionnelle mettant en mouvement des masses considérables d’hommes, mais d’une guerre de matériels et de techniques.
         Quelle contradiction ! Un pays techniquement et scientifiquement sous-développé, à la remorque de l’Angleterre, qui gagne une guerre où les techniques étaient primordiales. Il doit assurément manquer quelque chose à l’approche historiographique traditionnelle. Et si cette victoire était aussi une victoire technologique ?
 
         Quoi qu’on dise, le propos choquera toujours. Comment le pays des Lumières, le pays des idées, celles de Voltaire et de Diderot, de Rousseau et de Mably, un pays qui a réussi à faire de ses meilleurs mathématiciens des philosophes, comme Condorcet, ou des révolutionnaires, comme Monge, aurait-il pu à la fois philosopher et changer le monde et dans le même temps chercher, expérimenter, collectionner ou inventer non des idées mais des techniques ? Les Lumières, ou plutôt la vision idéologique qu’en a donné le XIXe siècle, ont masqué ce progrès des sciences et des techniques à la fin du XVIIIe siècle. L’Encyclopédie en est pourtant emplie. Derrière la célèbre cohorte des philosophes, se trouve, plus discrète, une constellation de savants et d’inventeurs comme rarement la France en a connue.
         Tous les pionniers de la révolution scientifique du XIXe siècle sont là rassemblés. De Buffon, le père des sciences naturelles, à Daubenton ou à Lamarck, de Lavoisier, le fondateur de la chimie moderne, à Fourcroy ou Berthollet, de Vicq d’Azyr et Portal, maîtres en anatomie, à Desault et bientôt à Bichat, fondateurs de la nouvelle chirurgie, de Lagrange, l’illustre mathématicien, à Monge ou à Carnot, de Duhamel du Monceau, un des pères de l’agronomie, à Parmentier, de Lemmonier à Laplace ou Cassini… le règne de Louis XVI vaut mieux par sa qualité scientifique que par son éclat littéraire ou artistique. Sur ces plans, il fait plutôt pâle figure comparé à d’autres périodes. En matière scientifique, par contre, il est l’antichambre du XIXe siècle et de ses révolutions techniques.
         Rien mieux que l’ascension du premier aérostat, celui des frères Montgolfier, à Paris, le 19 septembre 1783, n’illustre mieux l’envol de la science française. Et encore n’était-ce là qu’une affaire d’enveloppe et de qualité de papier. Qu’on y ajoute les changements apportés par le physicien Charles substituant quelques mois plus tard l’hydrogène à l’air chaud et on aura une idée encore plus complète de l’avancée technique. Désormais, l’homme aura une vision différente de sa planète. Nous, contemporains de la conquête de la banlieue terrestre, savons ce que cela peut signifier. C’est Louis XVI, enthousiasmé, qui pressa les frères Montgolfier de faire leur présentation à Paris ; c’est avec le même sentiment qu’il autorisa Charles à installer son laboratoire de physique au Louvre.
 
FORCES ET FAIBLESSES DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE FRANCAISE
 
         Pour Louis XVI tout commençait en 1783. L’abaissement de l’Angleterre ouvrait des perspectives commerciales et coloniales nouvelles. La France avait pris, au cours du conflit, le parti des neutres qui souffraient du monopole anglais ; elle en sortait auréolée de sa victoire et prenait le « leadership » diplomatique du monde. C’est Calonne, nommé à l’automne 1783 contrôleur général, qui devait, en tant que ministre de l’économie et des finances, tirer parti de cette conjoncture favorable. La recherche, fondamentale ou appliquée, fit l’objet des soins les plus attentifs. Il s’agissait tout simplement d’éviter de perdre sur le terrain technologique et commercial ce qui avait été acquis par les armes. Dans le contexte général des politiques libre-échangistes qui fait suite au Traité de Versailles, et dont le Traité franco-britannique Eden-Rayneval, en 1786, ne constitue qu’un élément, la partie s’annonçait serrée.
         Pour relever ce défi scientifique et technologique, la France devait avant tout compter sur les structures mise en place par le pouvoir royal depuis près de trois siècles. Etaient-elles adaptées ? On ne peut en juger qu’après avoir dressé un état des lieux.
         Depuis la Renaissance, la recherche scientifique était passée sous le contrôle du pouvoir royal. Très critique vis-à-vis des blocages universitaires de l’époque, il avait procédé à trois créations destinées à favoriser la promotion des sciences : c’est François Ier qui inaugura cette politique avec la fondation, en 1530, du Collège royal –aujourd’hui de France ; l’institution nouvelle devait assurer un enseignement de haut niveau libéré des contraintes et corporatismes universitaires.
Louis XIII poursuivit dans le même sens avec la création, en 1635, du Jardin du roi, le futur Muséum d’Histoire naturelle. L’établissement fut conçu dès le départ comme un institut de recherches dépassant largement la botanique et les sciences naturelles, pour aborder de façon nouvelle des disciplines telles que la chimie, l’anatomie ou la médecine.
         Enfin et surtout, l’établissement, en 1666, par Louis XIV de l’Académie royale des Sciences couronnait l’édifice en confiant la haute direction scientifique à un aréopage de savants travaillant, sous la protection du roi, à orienter les recherches et à valoriser les découvertes.
         C’est sur ce triptyque qu’était fondé le système français de recherche scientifique. Louis XV y ajoutera quelques éléments plus secondaires, mais qui relèvent de la même logique : l’Académie de Chirurgie, en 1731, pour assurer la promotion de cette nouvelle discipline face aux réticences de la Faculté de Médecine de Paris et les premières écoles professionnelles de haut niveau, dépourvues toutefois de véritables capacités de recherche : l’Ecole des Ponts et Chaussées, les écoles vétérinaires de Lyon et d’Alfort, l’Ecole du Génie de Mézières…
 
         Sur ces bases-là, la recherche scientifique se faisait en dehors des universités. Que n’a-t-on pas dit sur cette incapacité universitaire à assurer la recherche scientifique, la sclérose des facultés des arts –les ancêtres de nos facultés des Lettres, mais aussi des Sciences-, les fermetures scientifiques des facultés de Médecine, l’absence de tout enseignement scientifique dans les collèges, les ancêtres de nos lycées. Nuançons, sous peine de ne plus comprendre ; de croire, par exemple, que les rois ont délaissé les universités au profit d’un dirigisme scientifique étatique ou plus simplement qu’ils ont joué la carte d’un enseignement professionnel de haut niveau pour pallier les carences universitaires. Dans les deux cas, on ne fait que transposer dans ce passé, nos problèmes contemporains, celui de la dualité de la recherche, entre universités et grands organismes de recherche, type CNRS ou INSERM   , celui ensuite de la dualité de l’enseignement entre universités et grandes écoles. La place centrale qu’occupe l’Académie des Sciences interdit ce genre de comparaison.
Une première nuance concerne l’enseignement scientifique des facultés des Arts. Encore faible au début du siècle, il se développe progressivement par le biais de l’enseignement de la philosophie et de la physique dans les collèges dits de « plein exercice », l’équivalent de nos lycées à classes préparatoires ou plus exactement d’établissements secondaires auxquels serait rattachée une propédeutique d’enseignement supérieur.
Un bilan objectif de la recherche scientifique dans les facultés des Arts passe donc par le recensement des activités de recherche que les professeurs de ces facultés ont la possibilité de mener dans les classes supérieures des collèges de « plein exercice ». On y constate, d’une part, que tous ces établissements sont équipés en laboratoires, cabinets de physique, voire de chimie, observatoires, et que ceux-ci servent souvent plus aux activités de recherche des maîtres qu’à l’enseignement. L’Observatoire royal, celui des Cassini, fut ainsi concurrencé pendant plusieurs dizaines d’années par ceux des collèges de Louis le Grand où travailla Lemonnier, ou de Mazarin, où travaillèrent La Caille puis Lalande. Enfin, comment passer sous silence le fait que plusieurs de ces professeurs de collège sont ou seront membres de l’Académie des Sciences –tels le mathématicien Brisson ou le physicien Nollet du Collège du Cardinal Lemoine- et que bon nombre d’enseignants scientifiques du Collège de France en sont directement issus, tel Girault de Keroudou, ancien professeur de philosophie au Collège de Navarre, nommé professeur de mécanique au Collège de France.
Une seconde nuance concerne la recherche médicale. Placées au-dessus des facultés des Arts, les facultés de Médecine constituent le niveau universitaire supérieur en matière scientifique : l’enseignement ne s’y limite pas aux seules disciplines médicales, comme l’anatomie ou la pathologie mais déborde largement sur la botanique et la chimie. Que vaut l’institution universitaire en matière médicale ? Les auteurs s’accordent généralement à en souligner les faiblesses tant au plan de l’enseignement que de la recherche. L’opinion vaut surtout pour la Faculté de Paris et ses satellites provinciaux. Elle ne tient plus si on considère à sa juste valeur la Faculté de médecine de Montpellier. Elle dépasse, et de très loin, tant au plan de la recherche que de l’enseignement, toutes les autres facultés de France. Une enquête menée sous le Consulat montre que près de la moitié des médecins de France en sont issus ; son recrutement s’étend d’ailleurs à la France entière, et le roi –c’était déjà le cas sous Louis XV- choisit de préférence ses médecins parmi ses docteurs.
         La place prééminente de Montpellier ne doit toutefois pas masquer les graves insuffisances de la Faculté de Paris : si on laisse de côté la question de l’enseignement, on constate que les blocages scientifiques y sont nombreux : vis-à-vis de la nouvelle chirurgie –celle développée par l’académie créée par Louis XV- vis-à-vis des progrès de la pharmacie et surtout vis-à-vis de toutes les avancées scientifiques, variolisation, hygiène, etc… Le pouvoir royal qui, traditionnellement, recherche son conseil et s’appuie sur ses avis en matière de réglementation sanitaire, ne peut guère compter sur son dynamisme et sur son ouverture à la science de son temps.
         C’est pour contourner cet obstacle, non seulement scientifique mais aussi administratif, que Louis XVI procède à deux réforme majeures dès le début du règne. La première concerne l’exercice et l’enseignement de la pharmacie. Une déclaration du 25 avril 1777, considérant que la pharmacie est « une des branches de la médecine » et exige « des études et des connaissances approfondies », sépare les professions d’apothicaire et d’épicier et rassemble les pharmaciens de Paris dans un collège nanti du monopole de l’enseignement et organisé de façon à permettre aux maîtres de faire de la recherche. C’est là l’origine de la Faculté de Pharmacie de Paris.
         La seconde réforme concerne la fondation, toujours en 1777, d’une Société royale de médecine placée sous la protection spéciale du roi et présidée par son premier médecin. Lieutaud et Lassonne, en furent les premiers présidents, et Vicq d’Azyr, le secrétaire perpétuel. La Société devait s’occuper de tous les problèmes de médecine théorique et pratique et devenait le consultant privilégié du pouvoir pour tout ce qui concerne l’examen des remèdes et les autorisations administratives. Notons au passage qu’il s’agissait davantage d’une institution tournée contre la Faculté de médecine de Paris que contre ses enseignants puisque la Société devait être composée pour deux tirs de docteurs parisiens. Ainsi, cette considérable nouveauté, qui allait à l’encontre de siècles de tradition, pouvait paraître acceptable.
 
         Ainsi le nouveau règne s’annonçait riche d’innovations. Le roi paraissait prêt à passer outre les blocages corporatifs pour provoquer les ouvertures scientifiques indispensables. On songea ainsi à créer, en matière de construction d’instruments d’optique et de physique, comme on l’avait fait pour la pharmacie, un corps spécialisé sur le modèle de la « Society of arts » de Londres, à laquelle on avait d’ailleurs coutume d’attribuer la supériorité anglaise en cette matière. Une « Société libre d’émulation pour l’encouragement et le perfectionnement des arts et métiers » avait d’ailleurs été fondée, en 1776, par l’abbé Baudeau, le célèbre physiocrate ; le pouvoir cherchait la meilleure voie pour parvenir à une solution satisfaisante. Dans le même ordre d’idée le roi réorganisa dès l’été 1774 son cabinet de physique installé à La Muette et menacé de fermeture à la fin du règne précédent ; il le dota de revenus suffisants, fit remplacer une partie du matériel et nomma comme gardes et démonstrateurs, l’abbé Rochon pour la partie optique et Leroy pour la partie physique. L’objectif était de faire de ce cabinet l’organisme de recherche en physique le plus perfectionné de France…et de le rendre capable de soutenir la comparaison avec ce qui se faisait de mieux en Angleterre. Le dernier effort de ce début de règne concernait le développement de la recherche minière : une première décision du 15 septembre 1776 autorisait un nommé Dupont à ouvrir une école de géométrie souterraine ; une seconde, du 11 juin 1778, autorisait l’académicien Sage, un protégé de Louis XVI, à transférer sa collection de minéraux à l’Hôtel de la Monnaie et à y créer une chaire de minéralogie docimastique, la première du genre.
 
 
LES AVANCEES  DE  L’APRES – GUERRE
1783-1789
 
         De toute évidence la guerre maritime interrompit cet effort. Il reprit dès 1783 selon les mêmes principes que ceux suivis au cours des quatre premières années du règne : décloisonnement corporatif, pluridisciplinarité, création d’enseignements de haut niveau directement liés à la recherche, soutien actif aux cabinets et laboratoires du roi. La continuité de l’action est remarquable. Chacune de ces interventions illustre une claire volonté d’assurer la promotion et l’avancement des sciences et des techniques.
         Très significative de cette orientation est l’ouverture vers la recherche, à partir de 1782, de l’Ecole vétérinaire d’Alfort. Sous l’impulsion de Vicq d’Azyr, le cofondateur de la Société royale de médecine avec Lassone, l’école se transforme en centre de recherche avec quelques professeurs-académiciens célèbres, Fourcroy pour la chimie, Daubenton pour l’économie rurale et Brousssonet pour la zoologie.
         Ouverture également, et aussi première scientifique, avec la création, en 1784, d’un cabinet des machines à partir de la collection de Vaucanson, décédé en 1782. Plusieurs dizaines de prototypes étaient, en effet, déjà rassemblés dans l’Hôtel de Mortagne, le domicile de l’illustre mécanicien. A sa collection on avait ajouté d’autres machines, provenant du cabinet du duc d’Aiguillon et de celui de l’Académie des Sciences de façon à en faire un centre de recherche technologique en matière textile. Le cabinet était placé sous la garde de Vandermonde, pensionnaire de la classe de géométrie à l’Académie. Ce cabinet fut complété à partir de 1786 par un centre de perfectionnement des machines à coton installé dans l’Hospice des Quinze-Vingts, rue de Charenton. C’est dans ces établissements que furent formés les spécialistes de l’industrie française des textiles du début du XIXe siècle tels Claude-Pierre Molard ou Jacquard.
         Nouveauté scientifique considérable en matière minière également avec la création d’une école des mines, en mars 1783, à partir, d’une part, de la chaire de minéralogie de Sage à l’Hôtel des Monnaies et de la très riche collection de minéraux et d’appareils -goniomètres, appareillage de chimie et autres- qu’il y avait rassemblés. L’école fut dotée des meilleurs professeurs, tels Duhamel pour la géométrie souterraine et Charles pour la physique. L’aspect scientifique l’emportait nettement sur l’aspect professionnel et à ce sujet, Sage dut affronter les critiques de ceux qui souhaitaient en faire une école strictement professionnelle installée de préférence en région minière.
         En matière d’astronomie et de géodésie, le problème se posait différemment. Il existait à Paris plusieurs établissements, possédant des observatoires, parfois perfectionnés : cinq ou six collèges, outre le Collège de France et l’Observatoire royal en étaient pourvus. Ce dernier créé en 1673 au temps de Louis XIV avait été rattaché à l’Académie des Sciences, mais faute de crédits son rôle n’avait cessé de décroître. Le roi procéda avec l’Observatoire comme il avait fait avec son cabinet de physique de La Muette. Il donna, en 1784, son aval au plan de modernisation et de restructuration proposé par Cassini pour en faire un outil de recherche adapté aux nouvelles orientations scientifiques. La démarche s’inscrivait dans un plus vaste plan de collaboration scientifique avec l’Angleterre -missions communes, achat de matériels- mais visait aussi à pousser les artisans français en optique et en horlogerie à faire aussi bien. Sur proposition de Cassini et de l’astronome Bailly, l’Académie imposa ainsi des télescopes de fabrication française.
         La meilleure qualité des fabrications anglaises dans plusieurs de ces secteurs -« high tech » dirait-on aujourd’hui- posait en effet un problème majeur. Il fallait donner aux artisans français spécialisés en horlogerie, optique ou techniques voisines les moyens de faire aussi bien que leurs homologues londoniens. Une réorganisation professionnelle s’imposait. Rien ne servait d’avoir deux laboratoires de physique-optique, La Muette et l’Observatoire, à la pointe de la recherche, si une partie importante des matériels devait être importée. La création, un peu contre l’avis des corporations concernées, d’un « corps d’ingénieurs en instruments d’optique, de mathématique, de physique et autres ouvrages à l’usage des sciences », au mois de mai 1787 constitue un événement majeur au plan technologique. On procédait comme pour la pharmacie, en rassemblant les meilleurs professionnels dans une même communauté scientifique.
         La réorganisation de l’Académie des Sciences par le règlement du 23 avril 1785, à l’époque où Lavoisier était président, s’inscrit de façon très significative dans ce vaste plan d’élargissement du champ de la connaissance : aux six anciennes classes mises en place sous Louis XIV -géométrie, astronomie, mécanique, anatomie, chimie et botanique- s’ajoutaient deux nouvelles disciplines très représentatives des avancées scientifiques de l’époque : physique générale d’une part, histoire naturelle et minéralogie, d’autre part. Par ailleurs, la classe de chimie prenait le titre de « chimie et métallurgie », celle botanique étant transformée en « botanique et agriculture ».
         On avait procédé de même pour le Collège de France, en début de règne, sur la base d’un règlement de l’extrême fin du règne de Louis XV de 20 juin 1773, avec la transformation d’une de quatre chaires de médecine en chaire d’histoire naturelle pour Daubenton et avec la suppression de la chaire de syriaque remplacée par une chaire de mécanique  pour Girault de Keroudou. La mutation s’était opérée en 1774 et 1778. La réforme de l’Académie amplifiait le mouvement.
         On peut enfin faire la même constatation pour le Jardin du roi avec la création, en 1787, d’une onzième charge de chercheur, celle d’ « adjoint à la garde du cabinet d’histoire naturelle », pour Faujas de Saint Fond, futur  professeur de géologie au Museum, puis par une douzième, en 1789, celle de « botaniste du roi attaché au cabinet d’histoire naturelle », au profit de Lamarck, futur professeur de zoologie et animaux microscopiques au Museum.
 
         Ces avancées en botanique et en chimie devaient, inévitablement, avoir des retombées agricoles. Le problème passionnait depuis des années de nombreuses sociétés d’agriculture et le débat avait été considérablement dynamisé par le courant physiocratique. L’aspect scientifique, agronomique, restait à valoriser. L’organisation de la nouvelle classe de botanique et agriculture à l’Académie des Sciences et la nomination en 1786 au poste d’associé botaniste à cette même Académie d’André Thouin, jardinier en chef au Jardin du roi montraient à l’évidence que l’agriculture était devenue une discipline scientifique. Cette prise de conscience déboucha sur deux initiatives : la première fut la transformation, en 1788, de la Société d’agriculture de Paris en Société « royale », sous la protection et le contrôle du roi, sur le modèle de la société de médecine, avec financement public et contrôle direct du roi. Le but était d’en faire le « centre commun des différentes sociétés d’agriculture du royaume ». La seconde initiative concerne la transformation de l’Ecole de boulangerie créée en 1780 par Parmentier et Cadet de Vaux sous les auspices de Lenoir, le lieutenant général de police, en Ecole royale rattachée à la Société d’agriculture. L’école devait, d’une part, assurer un enseignement et, d’autre part, perfectionner les techniques de conservation des blés, de meunerie et de panification. Elle reçut sa première subvention le 15 janvier 1789 mais elle ne put, en raison des événements politiques, fonctionner que quelques mois.
 
         L’administration royale a largement puisé dans ces milieux scientifiques : Berthollet fut directeur des teintures, le chimiste Darcet directeur de la manufacture de Sèvres, Duhamel du Monceau inspecteur général de la Marine, l’astronome Laplace examinateur de l’artillerie, Monge examinateur de la marine, Lavoisier inspecteur général des poudres et salpêtres, etc. La liste est loin d’être exhaustive. La science a accédé à la haute administration de l’Etat sous le regard bienveillant d’un roi qui, de temps à autre, anoblit : un Mertrud, professeur d’anatomie et de chirurgie au Jardin du roi en considération de ses mérites et de ceux de son père et de son grand oncle, ses prédécesseurs à ce poste ; un Oberkampf pour la qualité des toiles tissées par sa manufacture de Jouy-en-Josas ; un Chaptal, futur ministre de l’Intérieur de Bonaparte, pour avoir créé une fabrique de produits chimiques employant les procédés mis au point par Berthollet.
         Etonnante image qu’offre ici cet ancien régime finissant, saisi par le Progrès et éclairé par la Science !
 
Conclusion : Marie-Antoinette et les mérinos de Daubenton
 
         Image étonnante pour nous aujourd’hui qui sommes victimes des programmes d’Histoire et d’une perception très littéraire des Lumières. On considère ainsi communément que l’aventure scientifique ne commence vraiment qu’au XIXe siècle. Les anciens dirigeants politiques, enfermés dans leurs palais, étaient trop occupés à faire la fête pour s’intéresser à des choses aussi sérieuses. Le mythe fonctionne toujours bien. Il fait partie de la panoplie d’images fortes qui servent à illustrer le règne de Louis XVI. Le hameau de Marie-Antoinette à Trianon avec sa bergerie et ses moutons en est une bonne illustration. Voilà, en fin de propos, qui cadre mieux avec l’image frivole qu’on se fait de ce XVIIIe siècle et de la cour. Frivolité, mais aussi gaspillage, caprice de reine qui joue à la bergère. Vu de notre temps tout cela ne paraît pas très sérieux.
Et pourtant ! En 1786, lorsque fut construit le hameau de Trianon, on pouvait percevoir les choses autrement ; ces occupations pastorales n’étaient peut-être pas aussi superficielles que cela. Un des événements remarqués de l’année fut ainsi l’arrivée à la bergerie expérimentale du château de Rambouillet, le 12 octobre 1786, d’un troupeau de mérinos sélectionnés, sorti d’Espagne avec l’autorisation expresse de Charles III, qui répondait ainsi à la sollicitation pressante de son cousin le roi de France. L’objectif était d’améliorer la qualité des laines françaises. Désormais, la France pourrait produire ces laines superfines qui faisaient la réputation des élevages espagnols. La nouvelle ne pouvait laisser aucune dame de la Cour, ou d’ailleurs, indifférente. Daubenton, responsable de l’opération d’acclimatation des mérinos, pouvait même laisser espérer une amélioration de la qualité, grâce aux progrès de la science vétérinaire. D’ailleurs de son école de Maisons-Alfort à la bergerie expérimentale de Rambouillet, la route n’était pas très longue. A peine plus que pour aller à Versailles. Il est difficile de ne voir aucun rapport entre la bergerie de Marie-Antoinette et les mérinos de Daubenton, entre le hameau de Trianon, vitrine d’une France rurale modèle, et les actions de Parmentier ou de Broussonet en faveur d’une nouvelle agriculture. Voyons-y un rapport moins scientifique que médiatique, la bergerie du Petit Trianon assurant en quelque sorte les promotions scientifiques d’une opération aux considérables retombées économiques, selon les plus actuelles techniques du mécénat d’entreprise. Les choses sont mieux ainsi ; on imaginait mal l’économe Louis XVI gaspiller son argent dans de telles frivolités. Comme quoi un troupeau peut en cacher un autre.
 
 
 
Bibliographie
 
 
         Le thème de la recherche scientifique est rarement abordé en tant que tel. La question est traitée le plus souvent sous l’aspect de l’enseignement ou sous l’aspect strictement scientifique. La présente étude est le produit d’emprunts fait à l’un et l’autre domaine. On a séparé dans la bibliographie qui suit les études concernant d’une part l’enseignement scientifique dans les collèges, universités et écoles et d’autre part celles touchant à la direction de la recherche et à ses institutions.
Abréviations utilisées :RHS : Revue d’Histoire des Sciences
                            dir. Taton, op.cit. : Enseignement et diffusion des sciences en France au XVIIIe siècle, sous la direction de Taton, R., Paris, Hermann, 1964.
 
1. Enseignement scientifique. Universités, collèges et écoles
 
Aigrain René, Histoire des universités, PUF. Que sais-je ? n° 391.
Bedel Charles, « L’enseignement des sciences pharmaceutiques », dir. Taton, op.cit., pp.237-258.
Birembaut Arthur, « L’enseignement de la minéralogie et des techniques minières », dir. Taton, op.cit., pp. 465-418.
Birembaut Arthur, « L’école gratuite de boulangerie », dir. Taton, op.cit., pp. 593-509.
Brockliss L. W. B., French higher Education in the Seventeeth and Eighteenth Centuries. A cultural Study, Oxford, 1986.
Compère M.-Madeleine, Du collège au lycée, 1500-1850. Généalogie de l’enseignement secondaire français, Paris, 1985.
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